Il n’y a pas d’âge pour l’apparition de l’incontinence, même si l’intensité des symptômes a tendance à augmenter avec les années. Alors que 7,6 % des femmes et 1,7 % des hommes de 40 ans souffrent d’incontinence, ce chiffre passe à 40 % pour les personnes de 80 ans. De plus, l’incontinence est une des raisons les plus courantes de transfert en maison médicalisée.
Qu’est-ce que l’incontinence ?
L’incontinence est l’incapacité à retenir l’urine ou les selles pour les évacuer au moment choisi. Une quantité plus ou moins grande de selles ou d’urine fuit de manière incontrôlée. Dans sa forme la plus courante (l’incontinence urinaire), l’interaction entre les muscles de la vessie, le sphincter et les muscles du plancher pelvien est perturbée.
Les différents degrés d’incontinence
Afin de déterminer l’aide appropriée, une classification a été établie selon les degrés d’incontinence. Elle est basée sur la quantité moyenne d’urine libérée de manière incontrôlée pendant 4 heures. Le premier degré constitue un filet d’urine, soit jusqu’à 50 mL d’urine perdus goutte à goutte. L’incontinence légère, la plus fréquente selon les statistiques, représente une perte de 50 à 100 mL d’urine. L’incontinence moyenne correspond à une fuite de 100 à 200 mL. L’incontinence sévère, voire très sévère concerne généralement des patients alités qui ne peuvent plus contrôler leurs fonctions corporelles.
Les causes de l’incontinence
Des maladies telles que l’urétrite, les calculs vésicaux ou le rétrécissement de l’urètre peuvent causer l’incontinence. Chez les hommes âgés, l’hypertrophie de la prostate est la cause la plus fréquente d’incontinence d’urgence, qui est caractérisée par une hyperactivité de la vessie. Un système nerveux endommagé est aussi souvent à l’origine d’une faiblesse vésicale, notamment dans le contexte de maladies telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques. Un accident vasculaire cérébral ou une paraplégie sont également des causes possibles d’incontinence. En outre, des médicaments pour l’hypertension artérielle, tels que les bêta-bloquants, peuvent également être à l’origine de fuite involontaire d’urine. Demandez à votre médecin si l’incontinence pourrait être un effet secondaire des médicaments que vous prenez.
Vous saviez probablement déjà que le surpoids peut entraîner une hypertension artérielle, une augmentation du taux de cholestérol et, dans le pire des cas, le diabète. Mais vous n’aviez peut-être pas réalisé que l’obésité est souvent une cause de l’incontinence. La surcharge pondérale augmente la pression dans l’abdomen ainsi que sur la vessie. Elle affaiblit par la même occasion les muscles du plancher pelvien. Pour de nombreuses personnes en surpoids, cela conduit à une incontinence à l’effort. Certaines habitudes quotidiennes peuvent également engendrer l’incontinence. Il est important de ne pas habituer sa vessie à aller aux toilettes trop souvent ou trop rarement. Si vous y allez trop souvent, votre vessie s’habitue à de petites quantités d’urine et, à un moment donné, elle ne pourra plus en contenir davantage. En revanche, si vous videz trop rarement votre vessie, vous risquez de la distendre. Même si cela semble évident, il n’est pas bon de boire peu pour ne pas avoir à aller aux toilettes. En effet, si les reins ne reçoivent pas suffisamment de liquide, ils produisent une urine hautement concentrée qui irrite la vessie et renforce l’envie d’uriner. Qui plus est, le risque d’infection des voies urinaires augmente car les reins et la vessie ne sont pas correctement nettoyés. Allez donc régulièrement aux toilettes – ni trop, ni trop peu !
Les degrés de l’incontinence :
- Degré 1 : L’incontinence très légère – perte d’urine de moins de 50 mL
- Degré 2 : L’incontinence légère – perte d’urine de 50 mL à 100 mL
- Degré 3 : L’incontinence moyenne – perte d’urine de 100 mL à 200 mL
- Degré 4 : L’incontinence sévère voire très sévère – perte d’urine de plus de 200 mL
L’incontinence urinaire
Définition médicale : Perte involontaire d’urine associée à une envie soudaine et non contrôlable (impérative) d’uriner. On distingue 3 types d’incontinence urinaire : L’incontinence à l’effort, l’incontinence d’urgence (aussi appelée d’impériosité) et l’incontinence mixte. La forme la plus courante est l’incontinence à l’effort, cependant il n’est pas toujours facile d’établir une distinction claire, car l’incontinence à l’effort et celle d’urgence peuvent se combiner pour former l’incontinence mixte.
Les formes de l’incontinence :
- L’incontinence à l’effort
- L’incontinence d’urgence / par impériosité
- L’incontinence mixte
L’incontinence à l’effort
Définition médicale : Perte involontaire d’urine qui va de pair avec un effort physique, notamment lorsque la pression intra-abdominale augmente (par exemple : toux, rire, éternuement). Lors d’un effort physique, une perte involontaire d’urine est causée par la pression sur l’abdomen. La force du sphincter vésical est alors insuffisante pour opposer une résistance. La perte d’urine peut se produire même si aucune envie d’uriner n’a été ressentie auparavant. Cette forme d’incontinence affecte particulièrement les femmes.
L’incontinence d’urgence / par impériosité
Définition médicale : Perte involontaire d’urine après une soudaine et pressante envie d’uriner. L’incontinence d’urgence survient principalement chez les hommes. Bien que le sphincter vésical soit intact, une fuite d’urine peut se produire sans que la personne ne puisse l’influencer. Cela est dû à un muscle sensible de la vessie qui se contracte même quand la vessie est peu remplie et qui déclenche ainsi l’envie d’uriner. Il peut suffire d’entendre de l’eau couler, de marcher ou de penser à uriner pour que cela déclenche une perte d’urine. C’est ainsi que l’incontinence d’urgence est parfois appelée “vessie hyperactive” ou “vessie non inhibée”.
L’incontinence mixte
Les personnes atteintes d’incontinence mixte souffrent à la fois des symptômes de l’incontinence à l’effort et des symptômes de l’incontinence par impériosité. Cela se manifeste par une forte et soudaine envie d’uriner ou bien une fuite incontrôlée d’urine pendant l’effort. En règle générale, l’une des deux formes de la maladie urinaire est plus prononcée.
L’incontinence fécale
L’incontinence fécale est moins courante que l’incontinence urinaire. Mais là aussi, le nombre de personnes concernées atteint plusieurs millions. L’incontinence fécale peut survenir à tout âge, mais sa fréquence augmente en général avec l’âge.
Il existe différents degrés d’intensité de l’incontinence fécale :
- Incontinence fécale de niveau 1 : Il s’agit d’une émission incontrôlée de mucus intestinal et de gaz. Les sous-vêtements sont légèrement souillés.
- Incontinence fécale de niveau 2 : Des selles liquides sont libérées de manière incontrôlée, des gaz s’échappent involontairement.
- Incontinence fécale de niveau 3 : Il n’y a aucun contrôle sur les intestins. Des selles solides, liquides et des gaz sont libérés.
Différentes causes d’incontinence fécale
Thérapies pour l’incontinence
Les manifestations et les causes possibles de l’incontinence sont si nombreuses qu’il ne peut y avoir une recommandation thérapeutique universelle pour y remédier. Au contraire, le traitement doit s’adapter aux différentes circonstances. N’hésitez pas à discuter des formes de traitement possibles avec votre médecin. La gamme de thérapies est large, allant de la rééducation du périnée à la perte de poids, en passant par le traitement médicamenteux ou la chirurgie. Les femmes souffrent souvent d’incontinence pendant ou après la ménopause en raison d’un manque d’œstrogènes. Dans ce cas, des pommades ou des suppositoires peuvent aider. En revanche, les hormones utilisées pour traiter les symptômes de la ménopause peuvent aggraver l’incontinence. Votre médecin peut également vous prescrire des protections adaptées si votre incontinence présente une certaine intensité. Trouvez votre protection idéale ici.
Différences entre hommes et femmes
L’incontinence urinaire est la maladie chronique la plus courante chez les femmes en France. On estime qu’une femme sur cinq est atteinte d’incontinence à l’effort. Les hommes sont moins souvent touchés ; seulement 11 % des hommes en France ont une faiblesse vésicale. Les différences anatomiques entre les deux sexes en sont la principale raison. L’incontinence urinaire survient chez les hommes principalement après l’âge de 50 ans. Les hommes doivent cette longue période de tranquillité à leur mécanisme sphinctérien relativement stable.
En général, si la prévalence de l’incontinence – tous types confondus – augmente avec l’âge, il faut se garder de penser qu’il s’agit d’une pathologie de la personne âgée.
Protections
Il existe des protections adaptées à chaque type et chaque degré d’incontinence. Celles-ci facilitent la vie quotidienne et permettent aux personnes concernées de participer pleinement à la vie. Protections absorbantes et culottes, linge de lit spécial, alèses, matelas et housses, protections adaptées à l’anatomie de l’homme ou de la femme, produits d’hygiène et de soins importants pour la peau – de nos jours, l’incontinence n’est plus un problème que vous devez endurer en silence. Trouvez votre protection idéale !
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